Les inondations constituent le premier risque naturel en France. Elles reviennent régulièrement, le plus souvent à l’automne, et sont généralement aussi soudaines qu’imprévisibles. Elles peuvent être de plusieurs types sur notre territoire : par remontée de nappe, par submersion des eaux de mer, crues pluviales, crues torrentielles.
Le 2 octobre 2020, la tempête Alex a ainsi touché les Alpes Maritimes de façon très violente. Cela a entraîné des inondations records dans la région et inscrivant cet épisode parmi les plus importants des dernières années. Nous reviendrons sur les principales inondations enregistrées en France récemment.
Dans certaines régions ou dans certaines zones, les inondations sont fréquentes et récurrentes. Elles frappent souvent aux mêmes endroits, ou dans les mêmes conditions. Nous verrons quelles sont ces zones, comment les identifier, quels sont les facteurs de risques.
Les records en France
Le 2 octobre 2020, Saint Martin Vésubie a reçu 300 litres d’eau au mètre carré en une journée. Les inondations liées à la tempête Alex ce jour-là ont fait 9 morts dans les Alpes-Maritimes, ainsi que des dégâts matériels considérables, notamment du fait des glissements de terrain et des ruptures des voies de chemin de fer dans les vallées niçoises.

En décembre 2019, une série d’intempéries de grande envergure avait entraîné la mort de 20 personnes et d’importants dégâts, dans le Sud-Est ainsi que dans le Lot-et-Garonne. L’eau de la Gironde était alors montée jusqu’à 9 mètres de haut.
Depuis une trentaine d’années, on observe deux tendances principales en matière d’inondations : une diminution du nombre de morts enregistrés, ainsi qu’une hausse du coût total de ces inondations. A titre d’exemple, la rupture de la poche glacière de Saint Gervais avait fait en 1982 plus de 175 morts. Les progrès réalisés en matière de gestion des catastrophes naturelles, de prévention, d’évacuation et de génie civil, sont considérables et ont permis de réduire considérable le nombre de victimes humaines.
Les coûts liés aux inondations, eux, augmentent de façon vertigineuse. 1,5 milliards d’Euros de dommages, par exemple, ont été constatés lors de la tempête Xynthia en 2010. 1 milliard d’Euros de dommages pour la crue de l’Argens et de la Nartuby en 2010 également.
Les inondations récurrentes
Dans certaines zones françaises, les inondations sont plus fréquentes qu’ailleurs, et sont même parfois récurrentes. Cette récurrence est imputable à plusieurs facteurs, parmi lesquels figurent notamment la topographie des lieux, l’urbanisation massive qui empêche les écoulements naturels, et bien entendu les conditions météorologiques. L’arc méditerranéen (Est et Ouest) est particulièrement vulnérable à ces épisodes dits méditerranéens. Lors de ces épisodes, des masses d’air chaud remontent de la Méditerranée et se heurtent sur des reliefs, plus froids, comme les Alpes, les Cévennes, les massifs corses. Se créent alors des pluies diluviennes, supérieures à 200mm en quelques heures, soit l’équivalent d’un mois de précipitations en un temps très bref. Les nappes ne sont pas capables d’absorber tant de précipitations et débordent, entraînant parfois des glissements de terrains, des éboulements, etc.
Les sept communes les plus fréquemment classées « catastrophe naturelle » depuis 30 ans sont toutes situées dans les Alpes Maritimes. La récurrence des épisodes méditerranéens s’explique ici par la topographie des lieux, conjuguant mer et montagnes dans un espace restreint.
Conclusion
Les inondations sont des épisodes généralement soudains, difficiles à prévoir, et qui peuvent entraîner des dégâts très importants en très peu de temps. Bien connaître les risques et bien les anticiper permet de réduire au maximum les dégâts potentiels.